Étude de sol G1 / G2 : utilité, obligations légales et tarif

Avant d’entamer un projet de construction ou d’acheter un terrain à bâtir, il est indispensable de bien connaître la nature du sol. Les études géotechniques de type G1 et G2 permettent de prévenir les risques liés à la stabilité, aux tassements, aux argiles sensibles à l’humidité et d’adapter correctement les fondations. Nous vous expliquons leur utilité, leurs obligations légales, leur contenu et les tarifs moyens pratiqués en France.

Que sont les études géotechniques G1 et G2 ?

Étude G1 : appelée mission préalable, elle se décline en deux volets : la mission G1 ES (étude de site) qui analyse les risques géologiques généraux, et la mission G1 PGC (principes généraux de construction) qui propose des solutions de principe pour les fondations.

Étude G2 : appelée étude géotechnique de conception, elle intervient à différents stades (AVP, PRO, DCE). Elle approfondit l’analyse avec des sondages et essais pour dimensionner précisément les fondations et anticiper les coûts liés au sol.

Objectifs / métiers concernés

Pour la G1 : elle sert à identifier les risques géologiques, informer l’acquéreur ou le propriétaire sur la constructibilité et déterminer les contraintes générales du site.

Pour la G2 : elle permet de calculer la profondeur et le type de fondations, d’adapter les choix techniques aux plans réels, d’estimer les coûts liés au sol et d’obtenir les assurances ou permis nécessaires.

Normes et cadre légal

Les missions G1 et G2 sont définies par la norme NF P 94-500, qui encadre les études géotechniques. Depuis la Loi ELAN (2018, application 2020), une étude G1 est obligatoire lors de la vente d’un terrain constructible situé en zone d’aléa retrait-gonflement des argiles. Dans certains cas, une G2 est exigée avant dépôt du permis de construire.

G1 vs G2 : résumé des différences clés
Critère G1 (ES + PGC) G2 (AVP / PRO / DCE)
Objectif Identifier risques et contraintes générales du site, informer l’acheteur Dimensionner les fondations et valider les choix techniques
Quand ? Avant l’achat / en amont de l’esquisse Après définition des plans (charges connues)
Méthodes Analyse documentaire, visite, sondages légers Sondages profonds, essais in situ & labo, calculs de portance/tassements
Livrables Rapport + principes généraux de construction Rapport technique détaillé + prescriptions de fondations
Ordre de prix indicatif ≈ 700–1 500 € (jusqu’à 2 000 €+ si complexe) ≈ 2 000–3 500 € (5 000–10 000 €+ projets complexes)
Obligations Obligatoire à la vente en zone RGA (argiles) Souvent exigée par PC/assureur selon projet/sol

Quand faut-il réaliser une étude G1 ?

L’étude G1 doit être réalisée avant l’achat d’un terrain à bâtir, afin d’évaluer les risques et la faisabilité. Elle précède l’esquisse du projet et sécurise l’acquéreur.

Quand faut-il réaliser une étude G2 ?

L’étude G2 intervient après la définition du projet architectural (plans, charges estimées). Elle est parfois demandée avant ou pendant le dépôt du permis de construire selon la localisation.

Quand programmer G1 et G2 ?

Étape 1 — Avant achat

Commander la G1 pour connaître risques & contraintes du site (RGA, eau, pente…).

Étape 2 — Esquisse

Intégrer les PGC de la G1 dans l’esquisse (implanter, éviter zones sensibles).

Étape 3 — Plans

Quand les charges et le plan sont définis, lancer la G2 AVP/PRO pour dimensionner.

Étape 4 — Permis & entreprises

Utiliser la G2 PRO/DCE pour permis, consultation et prescriptions chantier.

Astuce : en zone RGA, joindre la G1 à la vente et anticiper la G2 pour éviter des retards de permis.

Zones et situations où ces études sont obligatoires

  • Zones argileuses (RGA) : l’étude G1 est obligatoire pour vendre un terrain à bâtir.
  • Construction, extension ou surélévation : l’étude G2 peut être exigée pour valider les permis ou garantir l’assurance décennale.
  • Vente d’un terrain constructible : le vendeur doit fournir une étude G1 si le terrain est situé dans une zone réglementée.

Ce que contient l’étude G1

  • Analyses documentaires : cartes géologiques, historiques, bases de données publiques.
  • Reconnaissance du terrain : sondages légers, observations visibles (argile, pente, cailloutis).
  • Rapport avec recommandations générales : risques identifiés, faisabilité et contraintes globales.

Ce que contient l’étude G2

  • Sondages et essais in situ (portance, tassements) et en laboratoire (résistance, densité, comportement à l’eau).
  • Analyse géologique, hydrologique et mécanique du sol.
  • Rapport détaillé avec prescriptions sur le type et la profondeur des fondations, coûts de terrassement, solutions techniques.

Coûts et tarifs observés

Fourchettes de prix G1

Situation / type de terrain Prix estimatif (France)
Petite parcelle, sol “facile”, peu de contraintes 700 à 1 500 € TTC
Grande superficie, sol complexe ou zone difficile Jusqu’à 2 000 € TTC ou plus

 

Fourchettes de prix G2

Situation / type de construction Prix estimatif (France)
Maison individuelle en terrain standard 2 000 à 3 500 € TTC
Projet complexe (immeuble, extension, terrain instable) 5 000 à 10 000 € TTC ou plus

 

Les facteurs influençant le prix

  • Superficie du terrain et nombre de sondages.
  • Nature du sol (argiles, eau, instabilité).
  • Profondeur des forages nécessaires.
  • Accessibilité et localisation géographique.
  • Exigences légales ou assurances spécifiques.

Risques et conséquences à ne pas faire ou mal faire ces études

Risques techniques

Sans étude correcte, les constructions sont exposées à des tassements différentiels, fissures, désordres structurels, glissements de terrain ou inondations non anticipées. Le retrait-gonflement des argiles peut provoquer des dégâts importants selon l’humidité.

Risques financiers & légaux

Les conséquences sont lourdes : surcoûts imprévus, refus de permis, absence de garantie décennale, perte de valeur du bien. Les réparations après sinistre coûtent souvent plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Principaux risques et impacts financiers
Risque Cause fréquente Conséquence Fourchette de surcoût typique
Tassements différentiels Absence d’étude ou fondations sous-dimensionnées Fissures, portes voilées, reprise en sous-œuvre 5 000 à 40 000 € selon ampleur
Retrait-gonflement des argiles (RGA) Variations d’humidité, sols argileux sensibles Désordres structurels récurrents 3 000 à 25 000 € (drainage, fondations, reprises)
Eau / nappe / ruissellement Hydrologie non identifiée (drainage absent) Infiltrations, affouillement, affaissements 2 000 à 15 000 € (drain, remblais, pompage)
Instabilité / glissement Pente, remblais, absence d’étude de stabilité Dommages majeurs, risques de sécurité 10 000 à 80 000 € (soutènements, ancrages)

Indications non contractuelles : les coûts réels dépendent du projet, du sol et des méthodes retenues.

Comment choisir un bon bureau d’études G1 et G2 ?

Compétences et qualifications

Privilégier un bureau géotechnique certifié (qualification OPQIBI), avec une expérience dans la région pour une connaissance fine du sol local.

Devis clair avec détail des prestations

Le devis doit mentionner le nombre de sondages, les phases couvertes (AVP, PRO, DCE), les essais prévus, les délais et les livrables attendus.

Respect des normes et obligations légales

Vérifiez que l’étude suit la norme NF P 94-500 et respecte la Loi ELAN si le terrain est en zone argileuse. Un bon bureau d’études doit aussi prendre en compte le règlement d’urbanisme local.

Exemples / cas concrets

Exemple 1 – Terrain en zone argileuse vs terrain stable

Sur un terrain stable, une G1 peut suffire et coûter moins de 1 000 €. En zone argileuse, une G2 devient indispensable, avec un coût de 3 000 € ou plus, mais elle permet d’éviter des fissures ultérieures qui coûteraient bien davantage.

Exemple 2 – Extension ou surélévation

Lors d’une extension ou surélévation, une étude G2 approfondie s’impose. Si elle représente un surcoût initial, elle permet d’économiser sur des travaux correctifs potentiellement ruinants.

Témoignages et retours d’expérience

Des sinistres fréquents (fissures, affaissements) sont rapportés sur des maisons construites sans étude ou avec une étude insuffisante. À l’inverse, les chantiers bien préparés grâce à une étude G2 complète affichent une meilleure durabilité et rassurent les assureurs.

Conclusion

La G1 sert à informer et détecter les risques généraux avant tout projet, tandis que la G2 dimensionne les fondations et sécurise la construction. Si une étude G2 peut sembler coûteuse, son absence engendre souvent des dépenses bien plus lourdes. Le meilleur conseil reste de solliciter plusieurs devis, comparer les offres et vérifier les obligations légales et géologiques locales avant de s’engager.